Auteur : Cellule de Communication du Réseau des Femmes Leaders pour le Développement (RFLD)
RFLD, est une organisation d’Afrique subsaharienne qui possède une expertise dans la collaboration avec les acteurs étatiques, les médias, et les organisations de la Société Civile. Nous intervenons à travers le plaidoyer, le développement de politiques, la formation, en intégrant le genre et en promouvant l’espace civique, les droits des femmes, la justice climatique, les droits économiques des femmes.
Email du Secrétariat : admin@rflgd.org
La société ouest africaine tout comme c’est la réalité dans d’autres régions africaines exclue généralement le jeune garçon ou la jeune fille du débat sur la sexualité quelle que soit la forme. Ce constat est fondé sur des appréhensions des parents à conduire leurs enfants à la déviance. Cette soi-disant préservation prévaut dans un contexte où même les géniteurs sont eux-mêmes sous informés sur les questions de la santé sexuelle et de la reproduction.
A chaque niveau de leur vie, les adolescentes doivent avoir accès à des services de santé de qualité pour bien vivre, comprendre leur sexualité et bien en jouir dans les règles de l’art. C’est pourquoi dès l’adolescence les jeunes doivent non seulement s’informer sur les méthodes de contraception, leur droit, les maladies sexuellement transmissibles mais aussi sur les services de santé disponibles. Malheureusement, en absence de prise en charge et de technique de riposte de qualité sur les questions relatives à la précocité des relations sexuelles et à leur sexualité, ils sont exposés au risque aux infections sexuellement transmissibles tel que le VIH, les grossesses non désirées, et aux avortements clandestins. Cette précocité faisant couler beaucoup d’encres et de salives dans la plupart des pays africains notamment en Afrique de l’Ouest et a permis aux partenaires sociaux de mesurer l’enjeu en changeant leurs stratégies programmatiques et leurs approches dans l’optique de faire avancer la santé sexuelle et reproductive des jeunes dans leurs politiques de développement à travers des programmes d’action qui abordent le phénomène.
Ce changement de tactique vient en effet en appui à cette dynamique impulsée par plusieurs gouvernements dans leurs programmes d’actions mais qui se sont avérées peu productives.
Quels sont alors les enjeux et les défis pour la poursuite et l’accélération des changements initiés en faveur des jeunes ?
La réponse à cette interrogation aboutira à la proposition de plusieurs recommandations pour une amélioration durable du droit de la santé sexuelle et reproductive des adolescentes.

Etat des lieux
En Afrique de l’Ouest, plus de la moitié de la population a moins de 30 ans. Cette population majoritairement jeune souffre d’un manque strident d’accès à des informations de qualité, à des services de soins adaptés et facilement accessibles. Ces vides sont étroitement liés à la persistance de croyances religieuses, de tabous, et de certaines pratiques culturelles vétustes de longues années.
Il s’agit de lutter contre les IST entendues Infections Sexuellement Transmissibles (dont le VIH), les Interruptions Volontaires de Grossesse (IVG), les grossesses précoces, et les violences basées sur le genre : des risques auxquels sont davantage exposées les jeunes filles et femmes. Les garçons et les jeunes filles manifestent davantage le besoin d’une bonne prise en charge. Si plusieurs pays de la sous-région ont ratifié des traités internationaux relatifs aux droits et à la santé sexuels et reproductive, l’application pose d’énormes problèmes dans sa globalité. Les autorités en charge des politiques de développement ne s’approprient pas suffisamment ces questions.
Malgré la reconnaissance par la loi du droit de la personne à la santé sexuelle et de la reproduction comme un droit inviolable, humain, universel inaliénable et imprescriptible et que toute personne a le droit de jouir du meilleur état de santé qu’elle est susceptible d’atteindre, les autorités auraient tendance à se débarrasser de leurs responsabilités.

Sinon comment comprendre que l’abus sexuel fasse encore partie des réalités virulentes qui minent la stabilité sexuelle des jeunes.
Depuis plusieurs années, le contexte socio-politique et économique a engendré une destruction des indicateurs sociaux de base :
- Baisse de la scolarisation
- difficulté des femmes à accéder à la justice
- hausse de la mortalité infantile
- augmentation de l’insécurité
- augmentation des enfants travailleuses de sexe
Dans de nombreux cas, les adolescents se retrouvent entre les mains de gens mal intentionnés et subissent toutes sortes de violences psychologiques, sexuelles et parfois physique.
Les défis
Les conséquences de la pandémie du Covid-19 sont désastreuses pour les jeunes, qui voient leurs droits et leurs choix considérablement menés et réduits par la perte d’accès à l’emploi l’éducation, à l’éducation et aux services essentiels, en particulier aux services de santé sexuelle et reproductive. La pandémie a également rendu les jeunes filles et les jeunes femmes particulièrement vulnérables. Les signalements et incidents de plus en plus nombreux révèlent que les politiques de confinement et d’isolement ont entrainé une recrudescence de la violence sexuelle, physique et domestique. D’où l’urgente nécessité de protéger les droits des filles.

Le cadre juridique et institutionnel :
En Afrique de l’Ouest, les indicateurs de droits à la santé sexuelle et reproductive restent préoccupants. Les défis liés à la santé sexuelle et reproductive des jeunes représentent ainsi une problématique majeure de par leur prévalence. L’amélioration de leur accès à des services de santé sexuelle et reproductive est devenue un enjeu stratégique.
Les textes de lois bien que votés sont très peu applicables et le nombre de dossier à la justice reste faible. Ceci s’explique en partie par la méconnaissance des procédures judiciaires par les femmes et leur difficulté à accéder à la justice, pourtant garantie à elles sur papier.
Recommandations
À l’heure où tous les pays cherchent à mieux se reconstruire, les pays de l’Afrique de l’Ouest se doit d’assurer l’accès prioritaire des jeunes et adolescents à l’éducation et aux services dont ils ont besoin pour réaliser leur plein potentiel. De nos jours, il est important que toutes les générations travaillent en synergie d’action et main dans la main pour que bougent véritablement les lignes. C’est ensemble que les défis seront relevés pour véritablement aider les jeunes à bâtir un avenir sûr, inclusif et durable. Et pour y arriver, l’éducation complète à la sexualité est une arme sûre. En effet, l’éducation à la sexualité permettra d’inculquer aux jeunes et aux adolescents les notions de la sexualité sans discrimination ni tabous, en fonction de l’âge, sans jugement de valeur et sur des bases quasiment scientifiques. Il s’agit d’une approche très importante, que ce soit dans le milieu scolaire ou non.