En Afrique subsaharienne, comme dans de nombreuses autres régions du monde, les femmes assument une part disproportionnée du travail non rémunéré. Ce travail, qui comprend les tâches domestiques, les soins aux enfants et aux personnes âgées, ainsi que d’autres formes de travail non rémunéré, est essentiel au fonctionnement des familles et des communautés. Cependant, il est souvent invisible et non reconnu, et il a des conséquences importantes sur les femmes, tant sur le plan économique que social.
Les principales causes de la répartition inégale du travail rémunéré et non rémunéré
Les normes sociales et culturelles traditionnelles assignent aux femmes le rôle principal des soins domestiques et familiaux. Cette responsabilité est souvent considérée comme naturelle et inhérente à la féminité. Les femmes sont donc socialisées dès leur plus jeune âge à assumer ces tâches, sans qu’elles soient reconnues ni valorisées.
La pauvreté est également un facteur qui contribue à la répartition inégale du travail rémunéré et non rémunéré. Dans les ménages pauvres, les femmes sont souvent contraintes de travailler pour subvenir aux besoins de leur famille, ce qui réduit le temps dont elles disposent pour les tâches domestiques et de soin.
Le manque d’infrastructures, notamment l’accès à l’eau potable, aux installations de cuisson modernes et aux services de garde abordables, contribue également à la répartition inégale du travail rémunéré et non rémunéré. Les femmes sont souvent responsables de la collecte de l’eau, de la préparation des repas et des soins aux enfants. L’absence d’infrastructures adéquates rend ces tâches plus chronophage et épuisante.
L’insuffisance des services publics, des infrastructures et des politiques de protection sociale
L’insuffisance des services publics, des infrastructures et des politiques de protection sociale contribue également à la répartition inégale du travail rémunéré et non rémunéré.
L’accès limité aux services publics, tels que les services de garde d’enfants, les services de santé et les transports publics, oblige souvent les femmes à assumer elles-mêmes ces tâches, ce qui limite leur temps disponible pour le travail rémunéré.
L’insuffisance des infrastructures, telles que l’accès à l’eau potable, à l’électricité et à l’assainissement, oblige également les femmes à consacrer plus de temps aux tâches domestiques.
Les politiques de protection sociale, telles que les allocations familiales et les congés parentaux, peuvent aider à réduire la charge du travail non rémunéré des femmes. Cependant, ces politiques sont souvent insuffisantes ou inexistantes en Afrique subsaharienne.
Susciter l’intérêt des législateurs pour favoriser la participation des femmes au marché du travail
Pour favoriser la participation des femmes au marché du travail et réduire la répartition inégale du travail rémunéré et non rémunéré, il est essentiel de mettre en place des politiques publiques qui s’attaquent aux causes profondes de ce problème.
Les législateurs doivent s’engager à promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes. Ils doivent adopter des lois et des politiques qui garantissent aux femmes l’accès aux services publics, aux infrastructures et aux politiques de protection sociale.
Voici quelques exemples concrets d’actions que les législateurs peuvent prendre :
- Adopter des lois qui garantissent l’égalité des sexes en matière d’accès à l’éducation, à la formation professionnelle et à l’emploi.
- Investir dans les services publics, tels que les services de garde d’enfants, les services de santé et les transports publics.
- Mettre en place des politiques de protection sociale, telles que les allocations familiales et les congés parentaux.
En travaillant ensemble, les législateurs, les organisations de la société civile et les partenaires du développement peuvent créer un environnement propice à la participation des femmes au marché du travail et à l’égalité des sexes.