Auteur : AGUEH Dossi Sekonou Gloria, Présidente du Réseau des Femmes Leaders pour le Développement (RFLD) – Email : admin@rflgd.org
Reconnaissant le rôle des jeunes et des femmes dans la garantie de la démocratie, l’Union Africaine a adopté plusieurs cadres normatifs et institutionnels qui exigent des États membres qu’ils renforcent la participation des jeunes et des femmes à la démocratie, à la gouvernance et à la prise de décision. Ces cadres normatifs comprennent la Charte de la jeunesse adoptée en 2006, la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant (1990), la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance (ACDEG) (2007), la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples Droits (1981) et l’Acte constitutif de l’UA (2002), l’Agenda 2030, l’Agenda 2063 et le Protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatif aux droits de la femme en Afrique, mieux connu sous le nom de Protocole de Maputo. Tous ces instruments engendrent des droits, des devoirs et des libertés qui renforcent la participation significative des jeunes et femmes aux questions qui concernent leur bien-être, leurs aspirations, la démocratie, la paix, la sécurité et la gouvernance.
L’intégration régionale transformationnelle exige que les processus d’établissement d’un développement inclusif et durable soient ancrés sur une gouvernance efficace, efficiente et responsable. Une telle gouvernance démocratique impose aux citoyens de devenir les moteurs et les propriétaires de leur propre développement. Ce qui implique approfondir une identité, une unité, une intégration, une solidarité, une confiance en soi, une autonomie collective et un respect de soi partagé, qui font tous partie de la construction de la cohésion et d’une paix durable.
Rappelons que les communautés capables, réactives, responsables et démocratiques engendrent une culture de valeurs et un leadership et des structures fondés sur la performance. Ces communautés ont la légitimité et l’autorité requises, ce qui laisse moins de place aux bouleversements sociaux et aux rébellions nées du mécontentement, de la marginalisation et de l’exclusion. Les femmes et les jeunes ont droit à la participation, à la liberté, à la protection, à l’accès, à la sécurité et à la protection et aux droits des personnes handicapées. Les pouvoirs publics ont la responsabilité de créer un environnement propice à l’épanouissement des populations vulnérables, en tenant compte des besoins minimaux.
Mais aujourd’hui, la question primordiale est : Pourquoi toutes ces priorités ont été placées en seconde zone pour qu’on assiste à la montée de l’extrémisme violent et de l’insécurité en Afrique de l’Ouest ?
L’extrémisme violent a un impact dévastateur sur la vie et les moyens de subsistance des personnes, en particulier les plus vulnérables, en particulier les jeunes, les femmes et les enfants. Ce blog met la lumière sur les axes d’interventions à prendre en compte pour une solution rapide : État de droit et sécurité ; démobilisation et réinsertion ; médias et technologies; la résilience communautaire et les initiatives de genre. Dans ces domaines, la programmation repose sur trois initiatives transversales : la recherche, les politiques et le plaidoyer ; et le renforcement des capacités des organisations nationales.
Divers facteurs s’entremêlent au niveau transnational pour créer les conditions qui peuvent déclencher et alimenter la montée de l’extrémisme violent en Afrique de l’Ouest. Des frontières poreuses facilitent le trafic d’armes légères et de petit calibre, de personnes, de drogue et de biens vitaux pour les groupes extrémistes, ce qui tend à brouiller la distinction entre groupes armés violents et réseaux criminels transnationaux. Les menaces associées à des actes de violence commis par des extrémistes « nationaux » ou des groupes liés à l’extrême droite semblent parfois être négligées et donc non soutenues. La nature de l’extrémisme doit être évaluée en permanence, la violence dans un pays et, par conséquent, les stratégies à déployer dans l’éducation. Des plans d’actions nationaux doivent être constamment révisés et il est essentiel de mettre en place un échange d’informations sur la nature de l’extrémisme entre les niveaux local et national.
Parmi les causes immédiates de la radicalisation et de l’extrémisme violent figurent la perception accrue de privation économique relative, la banalisation des récits extrémistes (par le biais du discours direct, d’Internet et de campagnes médiatiques), l’accès facile aux armes et aux sources de financement, la faiblesse de la gouvernance et la mauvaise gestion des institutions, une justice et des lois qui aggravent les niveaux de radicalisation, l’absence ou la faiblesse des mécanismes de plainte au niveau local, et le renforcement d’une tendance au désespoir et à la vulnérabilité chez les jeunes et les femmes.
Certaines des causes sous-jacentes de la radicalisation et de l’extrémisme violent comprennent une résonance accrue des discours radicaux, des approches principalement axées sur la sécurité/l’application de la loi, la « perte » d’identité/ la perte de sens, légitimité des structures traditionnelles, zones non gouvernées / hors de portée du gouvernement, croissance des madrasas non réglementées, méconnaissance des pratiques anti-radicalisation, manque de formation des imams et des comités de direction, niveaux élevés de corruption, chômage et manque de moyens de subsistance, l’écart croissant entre zones urbaines et rurales, crises humanitaires/alimentaires à répétition, modes de financement illicites, mauvaise gestion des frontières régionales, imbrication avec la criminalité transnationale, manque de coordination intelligence régionale, volonté de privilégier l’ordre public au détriment de la justice, utilisation des prisons comme lieux de recrutement, les réactions « répressives » de la police, l’insuffisance et l’inefficacité des enquêtes, l’exclusion des structures politiques.
Certaines des causes fondamentales de la radicalisation et de l’extrémisme violent comprennent l’inefficacité des États, une gouvernance inefficace et une mauvaise prestation de services, des niveaux élevés de divisions sociétales de nature ethnique ou religieuse, exacerbées par des élites et des associés avec un faible niveau de confiance, une perception généralisée de la politique et de l’économie marginalisation, faibles niveaux de développement / niveaux élevés de pauvreté, tensions géopolitiques, sentiment d’injustice / d’inégalité.
C’est l’heure d’engager des dialogues publics durables et l’inclusion parmi les communautés divisées, de prévenir, d’atténuer le recrutement de groupes extrémistes violents et de développer un modèle de participation afin de les aider à réconcilier les communautés et à promouvoir la cohésion sociale, la déradicalisation des jeunes et des femmes.
Nos recommandations
– Promouvoir la coexistence pacifique entre les jeunes, encourager et accroître l’utilisation du dialogue comme moyen de résolution des conflits entre les étudiants universitaires et leurs communautés par extension
– Donner aux jeunes les moyens de réduire leur vulnérabilité et de décourager leur participation à des activités violentes
– Mener une campagne pour renforcer l’engagement des médias afin de promouvoir les meilleures pratiques des jeunes pour l’engagement civique
– Inclusion des structures politiques lors des campagnes électorales et collaboration entre acteurs étatiques et non étatiques pour désamorcer les crises sociétales ayant conduit à l’arrestation des opposants politiques
– Construire un mouvement durable à travers des programmes de radio et de télévision qui seront réorientés pour résoudre les crises et promouvoir la communication non violente
– Augmenter les actions entreprises par les membres de la communauté, y compris les jeunes, les chefs religieux, les dirigeants politiques et locaux sur la consolidation de la paix et la gestion des conflits
– Renforcer les capacités des jeunes leaders sur les approches interconfessionnelles et interculturelles pour prévenir et contrer l’extrémisme violent et la radicalisation vers la consolidation de la paix
– Promouvoir le dialogue interculturel et interreligieux entre les jeunes et les femmes de différentes religions, cultures et ethnies pour les dé-radicaliser et les amener vers la consolidation de la paix et la diversité religieuse/culturelle/ethnique
– Établir des réseaux fonctionnels entre les organisations de consolidation de la paix et d’autres partenaires en utilisant les plateformes de médias sociaux ; WhatsApp, Facebook etc. pour partager expériences et bonnes pratiques
– Établir des réseaux fonctionnels entre les organisations de consolidation de la paix et d’autres partenaires en utilisant les plateformes de médias sociaux ; WhatsApp, Facebook etc. pour partager expériences et bonnes pratiques
– Plaider pour que les jeunes et les femmes soient considérés comme des acteurs clés dans tous les efforts de consolidation de la paix dans la sous-région.
One thought on “Paix et Sécurité en Afrique de l’Ouest : Se tourner vers les Initiatives locales pour combattre l’extrémisme violent et la radicalisation”
Bonne réflexion. Une action active devrait permettre de repousser l’insécurité grandissante qui s’abat sur le Bénin.
Agir sur les causes tel :
– L’exclusion politique et sociale.
– La crise de confiance entre police républicaine et la population ;(Zone septentrionale surtout et frontalière)
– Le caractère poreux de nos frontière officiel et officieux.
Nous permettrons de rattraper l’évolution de la situation.