L’Amélioration des conditions de vies des femmes : Une urgence pour l’accès des femmes au soins de santé adéquats

Auteur : Cellule de Communication du Réseau des Femmes Leaders pour le Développement (RFLD)

RFLD, est une organisation d’Afrique subsaharienne qui possède une expertise dans la collaboration avec les acteurs étatiques, les médias, et les organisations de la Société Civile. Nous intervenons à travers le plaidoyer, le développement de politiques, la formation, en intégrant le genre et en promouvant l’espace civique, les droits des femmes, la justice climatique, les droits économiques des femmes.

Email du Secrétariat : admin@rflgd.org

En Afrique en général et l’Afrique de l’Ouest en particulier, tous les besoins vitaux sont encore loin d’être garantis. Plusieurs raisons expliquent cet état de chose : Accès limité des produits de première nécessité, les infrastructures archaïques, l’eau potable quasiment inaccessible, les politiques de traitement des déchets et des eaux usées très peu fiables, et la liste est encore longue. Justement parlant de l’eau potable et de l’accès des femmes aux soins de santé de qualité, il s’agit d’une difficulté qui ne date pas d’aujourd’hui. Les données statistiques relatives à la santé mondiales ventilées par sexe expliquent ce constat. Derrière chaque chiffre figurant dans ces données statistiques sanitaires se cache une communauté, une personne, une famille, ou un pays. Notre tâche dans ce développement va consister à nous pencher sur ces données pour faire des analyses stratégiques basées sur des bases factuelles qui davantage de femmes d’un monde en meilleure santé, plus sûr et plus juste pour elles.

Les femmes face à l’épreuve d’une condition sanitaire désavantageuse
Sur les millions de femmes dans chaque pays africain, un faible nombre d’entre elles jouissent aujourd’hui pleinement d’un bon état général de santé et connaissent le bien-être. Dans plusieurs pays, elles sont confrontées à un accès inégal aux soins médicaux élémentaires, et ce, durant toute leur expérience de vie. Souvent, les jeunes filles font l’objet de moins d’attention que les garçons du point de vue du traitement des maladies infantiles et de la prévention. Dès l’âge d’adolescence et, ce, durant leurs années reproductives, les femmes n’ont pas la chance de recourir à des services de soins gynécologiques et reproductifs ou à des conseils adéquats. Elles sont ainsi de plus en plus vulnérables parlant des risques d’infection par le VIH et par d’autres maladies sexuellement transmissibles, de grossesses non désirées et précoces, ainsi qu’à des avortements à risques et des complications liées à la grossesse ou à son interruption. L’écart relatif à l’espérance de vie entre les femmes et les hommes est le plus faible lorsque les femmes n’ont pas accès aux services de santé de qualité. Dans les pays à revenu faible, où les soins de santé sont plus rares, 1 femme sur 41 meurt d’une cause liée à la maternité tandis que dans les pays à revenus élevé seulement une femme sur 3 300 meurt. Dans la quasi-majorité des pays à revenu faible, on dénombre moins de 4 personnels infirmier ou obstétrical pour 1 000 habitants. Dans cette condition, les attitudes à l’égard des soins de santé diffèrent. En effet, confrontés à la même maladie, on constate souvent que les hommes ont moins recours aux services de soins de santé que les femmes. Et pourtant, le droit des filles et des femmes à jouir pleinement du meilleur niveau d’une santé mentale et physique a été reconnu lors de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes à Beijing en 1995. En effet, lors de cette conférence, et dans le cadre des douze domaines critiques repérés dans le programme et qui requiert l’attention de la communauté internationale, un accès particulier a été mis sur l’urgente nécessiter de garantir à toutes les femmes et filles un accès universel à des soins et des services de santé appropriés et de qualité. Des propositions ont été faites pour que s’améliorent la santé des femmes et qu’une perspective sexosspécifique soit prise en compte en tant qu’élément central dans toutes les politiques et les programmes sanitaires des pays.

L’amélioration de la condition sanitaire des femmes exige-t-elle la lutte contre les stéréotypes ?

Au-delà de tout ce qu’on peut reprocher à la société moderne, les femmes de leur côté, n’ont pas nécessairement conscience qu’elles peuvent, parfois, s’autoévaluer et réaliser leur plein potentiel. Mais par manque de conviction et de confiance en soi elles finissent par accepter certaines réalités déformées que la société leur a inculqué pendant des années comme étant des vérités ou encore des normes. Par essence, les stéréotypes sont ancrés en elles et elles ne les perçoivent plus comme étant des dangers à leur épanouissement, mieux, ils leur semblent naturels. Naturel par exemple que les meilleurs soins sont destinés aux populations urbaines plutôt qu’à celles rurales.  C’est aussi ce qui rend d’ailleurs difficile la lutte contre ces représentations caricaturales qui ternissent leurs images et qui les obligent à se contenter d’une santé sexuelle et reproductive de bas niveau, les laissant au gré des maladies et pratiques néfastes de tout genre telles que les mutilations génitales, les violences sexuelles, physiques et psychologiques. La plupart des décès des femmes peuvent être évités. Ces accidents qui surviennent lors des accouchements résultent du fait que les femmes ne disposent pas d’un accès égal aux soins de santé et, plus principalement, à des soins obstétriques, permettant de leur sauver la vie. C’est pourquoi, pour un changement de comportement il est important que des actions soient menées pour que changent la mentalité des femmes vis-à-d ’elles-mêmes. Puisqu’il est prouvé que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, toute tentative de correction de cette injustice sanitaire ne peut porter du fruit, tant que les systèmes de pensées au niveau des victimes (ici les femmes) ne sont renversés.  Par conséquent, si les rapports qui existent entre les causes de décès chez les hommes et chez les femmes, doivent changer cela commence par les facteurs environnementaux et sociétaux avant qu’on ne puisse parler de la disponibilité des services de santé, le recours à ceux-ci qui sont aussi des facteurs à attaquer.

Recommandations :

Pour protéger, promouvoir et améliorer la santé des filles et des femmes de tout âge, certaines actions spécifiques s’avèrent nécessaires.

  • Accorder une attention particulière aux besoins des filles en prenant des mesures spécifiques pour combler les disparités et les inégalités entre les sexes dans les taux de mortalité là où les filles sont défavorisées
  • S’assurer que les filles sont davantage sensibilisées sur les services de santé et de nutrition.
  • Honorer les engagements, régionaux et internationaux pris pour protéger les besoins de santé des filles et des femmes quel que soit l’âge.
  • Multiplier les travaux avec des groupes de femmes pour non seulement repenser les systèmes de santé les plus sensibles au genre mais aussi travailler de manière à ce que celles-ci s’approprient de leurs droits en tant que femmes et pouvoir en jouir. D’où la nécessité d’initier des temps de formation et d’information sur les normes professionnelles, les codes éthiques et les processus d’approvisionnement de médicaments
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